- Employeur LEEISA / Conservatoire du littoral
- Thématiques Agriculture et alimentation, Culture
- Types de contrat Stage
- Ville Rémire-Montjoly
- Date limite de candidature Le 20/02/2025
Le Conservatoire du littoral, établissement public administratif de l’État, acquiert, aménage et confie en gestion des espaces fonciers du littoral et des rivages lacustres en vue de les soustraire à
l’urbanisation, de protéger les paysages qu’ils constituent et leur richesse écologique et patrimoniale, tout en les rendant accessibles au public.
Le LEEISA (Laboratoire Écologie, évolution, interaction des Systèmes Amazoniens) est unité mixte de recherche regroupant le CNRS, l’Université de Guyane et l’Ifremer. Il a pour coeur d’activité la recherche scientifique entre autres, en ethno-écologie et dynamiques culturelles en Amazonie avec pour objectif principal de comprendre et d’analyser les dynamiques relationnelles entre les humains et leur environnement dans le contexte pluriculturel du plateau des Guyanes, et dans une perspective à la fois spatiale et temporelle.
Contexte du stage :
En Guyane, le Conservatoire du littoral a très fortement étendu son action au cour des 15 dernières années et est devenu un acteur majeur de la protection et de la valorisation des espaces naturels sur la bande littorale de ce vaste territoire. Il protège aujourd’hui 20 sites, soit environ 50 000 ha d’espaces naturels. Ces sites présentent une très grande diversité de superficies (de 1 à 20 000 ha) et d’enjeux (allant de sites urbains ou périurbains très fréquentés à des espaces naturels encore très préservés et très peu accessibles).
Le site du Mont Mahury, situé à Rémire-Montjoly, sur l’Île de Cayenne, à proximité immédiate de l’agglomération cayennaise, est un espace naturel forestier qui constitue un important lieu de loisirs pour les citadins, avec plusieurs sentiers de randonnée. S’il a été depuis très longtemps un lieu de pratiques agricoles, dès l’époque précolombienne puis sous la colonie, la question agricole est désormais devenue conflictuelle, car certaines parcelles font l’objet ces dernières années d’occupations sans titre par des agriculteurs majoritairement d’origine haïtienne dont les pratiques de déforestation peuvent compromettre les objectifs de protection du Mont et poser des problèmes de sécurité du fait de son instabilité (il est intégré au plan de prévention des risques naturels mouvements de terrain). Une étude anthropologique, menée essentiellement en 2015 avait permis de caractériser les pratiques et de recueillir les discours de ces agriculteurs (Palisse 2016 et 2020, Palisse et Davy 2018).
Il est nécessaire, dix ans plus tard, d’actualiser les connaissances sur cette agriculture afin de mieux comprendre qui sont les agriculteurs, quelle place tient leur « jardin » du Mont Mahury dans leurs stratégies d’insertion ou de survie en Guyane.
Dans le cadre d’un projet concerté portant sur la protection et la valorisation du Mont Mahury financé par le Fond vert et le Bestlife2030, le Conservatoire du littoral souhaite s’engager dans une négociation avec les différents acteurs pour parvenir à mieux protéger cet espace en trouvant des solutions de compromis lorsque c’est possible et en mettant fin aux pratiques qui ne permettraient pas une gestion durable de cet espace naturel sensible. Pour ce faire, une meilleure connaissance des acteurs, des pratiques et des discours au travers une recherche anthropologique est un préalable.
Il est à noter que le rapport de recherche garantira l’anonymat de tous les interlocuteurs rencontrés et ne permettra pas de localiser leurs jardins.
Références :
Palisse, Marianne. 2016. « Les pratiques agricoles des migrants haïtiens en Guyane : entre insertion et stigmatisation ». In Mobilités, ethnicités et diversité culturelle. La Guyane entre Surinam et Brésil., Mam Lam Fouck, Serge, et Collomb, Gérard, 189-206. Matoury (Guyane), France: Ibis Rouge.
Palisse Marianne. 2020. « Migration et agriculture périurbaine, les jardins des Haïtiens du Mont Mahury, dans l’agglomération de Cayenne ». In Habiter la ville antillo-guyanaise (XVIIIè-XXIè siècle), Essai d’approche pluri-disciplinaire, 57-80. Paris: L’Harmattan.
Palisse, Marianne, et Damien Davy. 2018. « Des cultures foncièrement différentes. Usages de la terre chez les Amérindiens et les migrants haïtiens en Guyane ». Études rurales, no 202 (juillet), 158-77. https://doi.org/10.4000/etudesrurales.15134.
Description des missions
Sous l’autorité des responsables du stage (Marianne Palisse et Marc-Alexandre Tareau), le stagiaire devra mener une recherche anthropologique de terrain à la rencontre des agriculteurs du Mont Mahury. Il s’agira de comprendre les parcours de ces agriculteurs, leur situation sur le territoire, la manière dont ils ont accédé à la terre, la place que tient l’activité agricole dans leur parcours. Le travail consistera aussi à décrire leurs pratiques, les plantes cultivées, les techniques employées pour maintenir la fertilité des sols, les circuits de distribution et de consommation des produits.
Tâches à réaliser :
En lien avec l’équipe-projet, le/la stagiaire devra :
– participer à la définition des modalités de l’enquête : entretiens, observations…
– réaliser des entretiens
– conduire des observations sur le terrain et recueillir des documents permettant la compréhension du contexte social, politique, économique, écologique, etc. ;
– assurer l’analyse des résultats ;
– rédiger un rapport de synthèse.
– présenter ses résultats à différentes instances liées au projet (comité de pilotage, réunions avec des partenaires…)
Formation et aptitudes requises :
– étudiant.e de niveau Master 2 : formation en sciences humaines et sociales (anthropologie, sociologie, géographie…) avec un intérêt pour les sciences de la vie et de la terre ;
– bonne connaissance des outils de recherche de terrain en sciences sociales ;
– Aptitude à travailler en milieu amazonien et bonnes conditions physiques
– maîtrise des logiciels bureautiques ;
– une expérience en SIG serait appréciée ;
– intérêt pour l’interdisciplinarité ;
– bonnes capacités rédactionnelles ;
– la maîtrise d’une langue créole à base lexicale française serait très bienvenue ;
– qualité relationnelle, capacité à travailler en équipe et en partenariat ;
– autonomie et rigueur ;
– permis de conduire obligatoire.
Conditions particulières :
– envoi du dossier de candidature (CV et lettre de motivation) par mail à Marianne Palisse, marianne.palisse@univ-guyane.fr , et Marc-Alexandre Tareau, marc-alexandre.tareau@ch-cayenne.fr
– stage de 6 mois, à réaliser en 2025, idéalement de mars à août, mais autres dates possibles jusqu’à décembre inclus, en fonction du calendrier de la formation dans laquelle l’étudiant est inscrit.
– stage gratifié selon les conditions prévues par la loi ;
– billet d’avion aller et retour si l’étudiant.e vient de France hexagonale ou d’un autre département d’outre-mer
– frais de déplacement in situ associés au stage.
– Lieu d’affectation : Laboratoire USR Mixte LEEISA (Laboratoire Ecologie, Evolution, Interactions des Systèmes Amazoniens, UG/CNRS/IFREMER, USR 3654) Centre de recherche de Montabo, IRD, 275 route de Montabo, BP 70620, 97334 Cayenne cedex.
Les candidat.e.s souhaitant des informations sur le stage peuvent contacter les référents du stage :
– Marianne Palisse, anthropologue, USR Mixte LEEISA, Université de Guyane et Marc-Alexandre Tareau, ethnobotaniste, Centre Hospitalier de Cayenne (mails ci-dessus).
Date limite de candidature : 20 février 2025
Entretien pour recrutement du/de la stagiaire : après une analyse des dossiers de candidature, les candidat.e.s pré-sélectionné.e.s seront invités à un entretien qui pourra se dérouler en visioconférence.